Il nous faudra travailler plus pour préserver notre modèle social et investir demain dans l’éducation, la recherche, la transition énergétique, la santé, la prise en charge du grand âge sans avoir à augmenter les impôts.

C’est le choix de société que nous faisons : un autre choix conduira soit à dégrader notre protection sociale (maladie, retraite…), soit à augmenter massivement les impôts. Nous ne voulons ni de l’un, ni de l’autre. C’est pourquoi nous privilégions toujours l’augmentation de l’activité pour financer nos services publics et de nouvelles conquêtes sociales.

Ce choix est rendu encore plus nécessaire par les chocs économiques subis (crise sanitaire, guerre en Ukraine) depuis 2019.
Nous tirons aussi les enseignements des incompréhensions qu’a suscitées le projet présenté en 2019, en présentant une réforme plus simple.

Mais nous restons fidèles aux mêmes convictions : universalité, équité, équilibre
• Au titre de l’universalité, la suppression des principaux régimes spéciaux et, à terme, un régime avec les mêmes règles pour tous;
• Au titre de l’équité, nous relèverons la pension minimale pour une carrière complète à 1100 € ;
• Au titre de l’équilibre, l’âge d’ouverture des droits à la retraite sera très progressivement relevé.

L’objectif est de converger vers l’âge de départ à la retraite que tous nos voisins Européens ont retenu, à savoir 65 ans (Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, Royaume-Uni, etc.) ; c’est ensemble que nous devons construire l’avenir

1. Un report progressif sur 2 quinquennats de l’âge légal de départ à la retraite (relèvement à raison de 4 mois par an/réforme qui concerne pleinement ceux nés en 1969)

NB : pas de modification des règles de durée de cotisation (nombre de trimestres pour avoir le taux plein) ni de l’âge d’annulation de la décote maintenu à 67 ans

2. La juste prise en compte des carrières longues ou pénibles
Un âge de départ anticipé à 62 créé pour prendre en compte les carrières longues, la pénibilité, l’invalidité.

NB : maintien d’un âge dérogatoire pour les « catégories actives » (policiers, militaires, aides-soignants, etc.). L’âge de départ pour les personnes en situation de handicap ne bougera pas (55 ans).

3. La suppression des principaux régimes spéciaux (EDF, RATP…) pour les nouveaux entrants, comme nous l’avons fait pour la SNCF
Fermeture en flux des régimes RATP et EDF.

NB : nous ne fermons pas tous les régimes spéciaux (ex. marins-pêcheurs, petits rats de l’opéra laissés  de côté), mais nous pourrons supprimer d’autres régimes spéciaux tels que celui des sénateurs.

4. Augmenter la pension minimale à taux plein à 1 100 euros par mois
On travaillera plus longtemps, mais la pension minimale pour carrière complète augmentera à 1100 euros.

NB : l’augmentation de la pension minimale concernera le flux et progressivement le stock. La réforme dégagera progressivement les marges de manœuvre qui permettront de porter progressivement la pension minimale à 1 100€.

5. Une mobilisation pour prévenir l’usure professionnelle et lutter contre le chômage des seniors

a) Une mobilisation pour prévenir l’usure
La santé au travail, la prévention de l’usure feront l’objet d’un investissement plus important ; la formation tout au long de la vie doit permettre à chacun d’évoluer de métiers difficiles vers d’autres emplois.
Un investissement majeur sur la prévention en santé devra par ailleurs permettre d’augmenter notre espérance de vie en bonne santé, et de lutter plus profondément contre les inégalités de santé, exacerbées au moment de la retraite.

b) Lutter contre le chômage des seniors en créant un service d’appui de travailleurs seniors
Rémunérer les volontaires proches de la retraite ou à la retraite qui souhaitent faire profiter la société de leur expérience (aide aux devoirs, au montage de projet, transmission des savoir-faire…).

c) Permettre à ceux qui le veulent de moduler leur temps de travail en fin de carrière, avec un droit à une transition choisie

6. Un régime universel plus simple, seulement pour les générations futures, en construisant les compromis nécessaires

Nous devons avoir l’ambition de construire un système plus juste, plus équitable, plus en phase avec les carrières de demain. Il devra permettre de mieux prendre en compte les changements plus fréquents de métiers, d’assurer une réelle équité et une meilleure protection au profit des femmes, des travailleurs précaires, et de tous ceux aujourd’hui pénalisés par leurs carrières heurtées et leur changement de régime. Il s’agit d’aller au bout de la promesse d’universalité.

Nous proposerons un nouveau dispositif de cumul emploi-retraite plus simple et plus avantageux, pour ceux qui souhaitent travailler plus longtemps et/ou effectuer une transition souple vers la retraite.

Nous devons tirer toutes les leçons de 2019 en proposant un système plus simple. Ce futur système ne concernera que les générations futures et il n’y aura donc plus les difficultés suscitées par les transitions complexes, pour tous ceux qui travaillent déjà, d’un système à l’autre.

Pour y arriver, nous construirons les compromis nécessaires pour donner la plus grande légitimité à ce système universel.